19 juin 2008

Underground "Connoisseur"



« En démocratie, le maître ne dit pas: Vous penserez comme moi ou vous mourrez. Il dit: vous êtes libres de ne pas penser comme moi; votre vie, vos biens et tout le reste vous appartient. Mais de ce jour vous êtes un étranger parmi nous. » Tocqueville.

L’underground, cette bonne vieille chose, vient d’avoir 100 ans. Avec l’arrivée du XXe siècle coïncide l’arrivée des rébellions, nées d’une logique culturelle, politique, économique, ou tout cela à la fois… Mais la logique est un tue l’amour…Car si on contemple ne serait ce que la passion mariant les fans à leur club, c’est bien d’amour dont il est avant tout question! Ne vous étonnez donc pas s’il manque ici quelques paragraphes acceptant la soit disante marginalité des hommes révoltés, ces quelques paragraphes ont du passer à la trappe à la suite d’une manipulation houleuse. La beauté de l’underground est dans la rue! Et contrairement aux objets d’art, il n’existe aucune spéculation possible!

A propos d’underground, le groupe anglais Massive Attack disait que chez certains individus, il a tout simplement suffit de tomber par hasard sur un album de rock pour que des vies entières bascules du coté obscur! Là où, depuis les années 60’s (des Freaks aux Mods, des Skinheads aux Beatniks, des Clobbers aux avants gardistes DIY, des Punks aux Casuals…), on se partage la couette en toute hérésie, à grands coups de perfusions musicales, vestimentaires, et d’oppositions idéologiques…balayant soigneusement le sentiment mielleux et parfaitement inutile que « Demain nous appartient! »

Alors tenter d’étouffer une foule sous l’emprise de la révolte et de la colère revient à être aussi efficace que manger un bol de soupe à l’aide d’un couteau! Depuis plus d’un siècle, l’entrée du peuple en politique à bouleversé les données du problème, donnant suite à une multitudes de révoltes nées d’un même refus: celui d’un ordre établi!

Traditionnellement, [au sujet des rébellions] le fantasme intellectuel acclame ceux qui ont cherchés par tous les moyens à changer le monde et rendre l’homme à son humanité perdue…Mais d’autres ont tout simplement choisis d’esquiver, ne serait-ce que temporairement, la logique des rapports de l’individu à la société, se contrefoutant bien d’en apprécier le bien-fondé. Partant simplement du principe qu’une forte dose de rejet et de chaos est nécessaire pour arracher sa propre existence au simple fait du hasard!

« Tout ce qu’on regarde est faux », écrit Tristan Tzara en 1918. Et Oscalde Andrade, au Brésil en 1929, dresse le même constat: « La fausse culture, la fausse morale, la fausse pensée politique ou religieuse, tout ce qui est mensonge et conformité disparaîtra mangé par nous. »

Et qu ‘en est t’il alors du « Faux Football », celui que les supporters qualifient ironiquement de « moderne », où investisseurs et spéculateurs font main basse sur la poule aux œufs d’or, célébrant la marchandisation des clubs dans l’ignorance totale d‘une histoire populaire?!… Quand il ne s ‘agit pas de maquiller en bon et due forme la destruction d’un sport tout entier, derrière le refrain accusant fans et ultras de tous bords d'alimenter les maux de tête d’un juteux marché de 15 milliards!

Ce sentiment de vivre dans un système « prêt à porter » est l’une des nombreuses traces (mais il en existe bien d’autres) reliant les survoltés désireux d‘en découdre avec les codes établis: des Dadaïstes aux Teddy Boys, d'un citoyen ordinaire aux citoyens Ultras, du « No Future » des années 70’s aux « Indépendants» des années 2000’s...

Mais nier le monde dans lequel on vit n’épuise pas tout le sujet. Une subculture passe t’elle toujours, au XXIe siècle, par l’idée de rupture? Ou ne repose t’elle pas davantage sur un socle cousu de Traditions? Comment rendre acceptable l’idée que le futur d’un mouvement sub-culturel dépendra de sa capacité à devenir collectif, sans se perdre?

Conscients que 10000 sites internet ne suffiront à parcourir tout le sujet, notre histoire Lyonnaise retiendra que de l’aube des années 80’s jusqu’au milieu des années 90’s, très peu d’éléments ont exprimés une passion sincère et fidèle à l’Olympique Lyonnais, ainsi qu’à « son » underground… Mais qu’un nombre immense parmi eux ont su transformer les alentours du Stade Gerland en véritable chaos pour qui ne partageait pas cette proposition d’existence. Donnant ensuite naissance à d’autres multitudes de gones flairant trop l’adrénaline en barre pour ne pas, à leur tour, réclamer leur dose d‘aggro! Et que cette histoire Lyonnaise continue…