10 novembre 2008

Le Supporter Chimique (Part 2!)

Le premier trip de tous les trips. Au début rien. Et puis…une douce coulée te dégouline de la nuque au coccyx comme une nappe de chocolat sur une profiterole. C’est chaud, moelleux, et en même temps sec. Exitant. Comme si quelque chose glissait entre les omoplates. T’as beau savoir que tout ce qui « monte » va redescendre, en attendant chaque spasme envoie une rafale de frissons survoltés.

Au début des années 70, Alexander Shulgin facture la Data Base et l’ordonnance du désordre chimique en devenant le premier « designer-drugs » proclamé.
C’est quoi? Un inventeur de drogues de synthèse fabriquées dans un laboratoire plutôt bien planqué. On invente des centaines de nouveaux "smarties" à partir des seules amphétamines. Et l’ecstasy est une amphétamine trafiquée, plus exactement méthoxylée. Avant d’être synthétisée, elle a été dessinée. Et puis un jour quelque un y a goûté!

Phénomène remarquable: pendant longtemps l’ecstasy ne fût pas illégale en France pour la bonne raison qu’elle n’était pas recensée! Comment mettre au tableau B une vitamine dont la définition échappe à la loi? Aux USA en revanche, sitôt l’interdiction proclamée, les designers lancent sur le marché le MDMA, une molécule toute proche mais assez différenciée pour ne pas être recensée. De nouveau bannit des playground, les capitales américaines et européennes voient circuler une autre pilule de l’amour, le MMDA (surnommé Euphoria) On arrête pas l’homme chimique comme ça! Ca a le goût de l'ecstasy, ça a les effets de l'ecstasy, mais c'est plus une drogue illégale, seulement une amphétamine banale...

L’époque est alors à l’explosion du LSD. Et de tous ses dérivés, comme le DMT qui vous procure un trip surpuissant et furtif, le SPD qui vous embarque pour 3 jours…Les réactions d’enthousiasme collectif qui accompagnent la découverte du LSD valent celle de Freud goutant la cocaïne. Et les chimistes comparent Alexander Shulgin à un musicien de synthé. Le Jean-Michel Jarre de la conception sur-mesure de drogues chimiques.

Le MDMA synthétisé pendant les années 70, à savoir le 3.4 méthylènedioxyméthamphétamine, demande un savoir-faire méticuleux en termes de fabrication. Il arrive parfois que des chimistes par intérim se vautrent dans les dosages et fabriquent des produits proches, mais sans effets psychés et surtout plus agressifs comme le PMA, le TMA ou le DOB. Tout ce qui ressemble à du speed classique sera un "fake".