18 août 2008

The Scotland-Road Firm: A Mods history! (Part 2)


La culture Mods contamine essentiellement la capitale et le sud-est de l’Angleterre…Elle trouve également un écho énorme du côté de Liverpool, plus précisément sur les trottoirs de Scotland Road, axe routier mythique démarrant dans le centre-ville, et continuant jusqu’au nord…De 1880 à 1915, un flot continu d’immigrants Italiens débarque sur les bords de la Mersey. Aux côtés des premières vagues d’immigrants Irlandais, ils forment une véritable communauté, avec ses commerces (The Santangeli, Gianelli, Podesta, Chiappe and Fusco), ses stars locales (le boxeur Dom Valente), son quartier (Scotland Road Little Italy), et sa pauvreté…Aux alentours de 1950, on estime à plus de 350000 le nombre de ressortissants (d’origine Italienne et Irlandaise) habitant sous les toits de Liverpool, la cité est funestement rebaptisé « Poverty Land » ou « Poverty Road » (au sujet de Scotland Road). Une banqueroute sociale contre laquelle les scousers se battent, et (phénomène propre à Liverpool) de laquelle ils sont fiers!

Partenaire Number 1 du prolétaire échoué, le pub devient plus que jamais LE repère, dont la popularité est sans commune mesure sur les trottoirs de la Mersey. En 1960, 111 établissements sont recensés sur le seul axe de Scotland Road, transformant la rue en QG de l’excitation, de l’alcoolisme, des bandes, des rixes, des drogues…la culture Mods se répand comme une traînée de poudre... au milieu d’un territoire déjà investit par les gangs de Teddy-Boys!

A partir de 1963, il n’est plus question de fusion (ou de déclinaison), les Mods forment leur propre gang. Un mouvement solidaire et entier, avec son identité musicale, vestimentaire, ses racines, un caractère et une structure qui traverseront les décades contre vents et marées. Produits de la working-class anglaise, référencés «snob et arrogants », séduisant la jeunesse des middle class…
Comme tous les mouvements du moment, les Mods partagent un intérêt commun et distinct pour la musique. Les Beatles, pourtant originaires de Liverpool, et dont la popularité submerge le Royaume-Uni, n'intéressent pas les Mods. Le rock défendu par ces 4 lads est déjà considéré comme "mainstream" (commercial). Au début des années 60, la première vague de Mods recherche un son différent. Attirés par l'élégance des jazz musicians, ils commencent par adopter le modern-jazz. Mais sur l'impulsion du mouvement, la demande anglaise en imports US augmentera de façon croissante. Haïssant le son commercial (accessible aux oreilles de la masse), les Mods rejettent finalement l'American Jazz, lui préférant la Soul, puis le Jamaican Bluebeat, le Ska, et enfin les groupes de rock britanniques influençés par le Rythm & Blues, comme The Rolling Stones, The Yardbirds, The Pretty Things, The Kinks, The Cyril Davis All-Stars, The Downliners, and The Small Faces.

En marge de ces derniers, le groupe le plus populaire fût sans aucun doute The High Numbers, plus tard rebaptisés The Who. Outre leur passion pour le style et la culture Mods, souvent les Who parachevaient leurs performances de gigantesques hymnes à la gloire du mouvement Modernist.

Progressivement, les Mods investissent leurs propres clubs, comme le Crawdaddy Club dans Richmond, le Flamingo, The Blind Beggar et The Marquee dans Soho, The Discotheque ou The Scene dans West-Ham-et bénéficient de leur propre TV-Show, avec l'émission "Ready, Steady, Go!" Des groupes comme The Who et The Small Faces contribueront à donner au mouvement sa dimension internationale (France, Belgique, Italie etc).

Bien avant qu'il ne soit question d'affrontements entre Mods et Rockers, la "Real-Life" dans le Londres des 60's oppose les gangs de Mods entre eux. Pour des questions de territoire, de compétitions vestimentaires, pour la circulation de la drogue, pour avoir la faveur des groupes de rocks, celle des filles...ou tout simplement pour l'adrénaline, et rien d'autre-The Archway Mob dans le West-End, The Highbury dans le nord, The Mars Gangs etc, tous avancaient au minimum le chiffre de 80 éléments. Selon John Waters, ancien membre du Archway Mob, "dans les années 60 déjà, les alliances entre gangs n'étaient pas rares quand ils s'agissait d'aller chopper une firm plus grosse. Et une fois le samedi soir venu, mieux valait éviter d'être vu sur son scooter quand on changeait de quartier"...

Part 3, The Clothes, coming soon...